dimanche 26 janvier 2014

Combinaisons élémentaires


Le manque pour alimenter le désir.
La compassion pour effacer la haine.
La colère pour interrompre la dépression.
L’empathie pour déséquilibrer l’indifférence.
La naïveté comme antidote au cynisme.
La naissance pour faire sourire la vieillesse.
L’ennui pour atténuer l’excitation.
La pluie pour faire briller le macadam.
Le silence pour moduler la voix.
La sexualité comme essence de la vie.
Les larmes pour laver ses peines.
La misère pour apprécier la simplicité.
La noirceur pour nuancer la clarté.
Le risque pour sortir de la torpeur.
Les mots comme support à l’existence.
Le Soi pour accueillir l’Autre.
La fleur pour produire le fruit.
L’humilité pour dessiller la fatuité.
Le vide pour déshabiller le trop plein.
La peur comme moteur au courage.
L'émerveillement pour contrecarrer la déception.
L'action pour enrayer la procrastination.
La création pour défier la mort.
Le Non pour savourer le Oui.
L’art comme raison de vivre.
La pensée pour étayer le doute.
L’encre pour graver les mots et la peau.
L’effort pour couronner le tout.
La candeur pour retrouver l’innocence.
Le mouvement comme précurseur d’allégresse.
La générosité pour fortifier l’âme.
L’ouverture pour inventer des champs libres.

L'amour...
L’amour…
L’amour…
mais où s'est-il évanoui, celui-là?

Il s'est évanoui dans mes bras
Quand je lui ai murmuré
Lèvres sur lobes
À quel point il m'était cher...

samedi 25 janvier 2014

Adieux silencieux

Merci, mon silencieux ami. Sans le vouloir ni le savoir, tu m'as aidée, par cette impossibilité de l'amour que j'ai éprouvé pour toi, à retrouver les chemins possibles de l'amour de soi. Avec gratitude.

Légèreté

Allég -er donne de l'espace à l'allég -resse

mardi 21 janvier 2014

Jusqu'à la fin

Je vais rester jusqu'à la faim - gourmande de tes rares attentions dans l'ombre à l'envers de mes mots flous. Je me terre au milieu de toi, le regard à 270 degrés pour capter la fugacité de ta vie, que je prends au vol.

mardi 14 janvier 2014

Ne va pas croire



J’ai glissé sur la pente de ton indifférence
M’y suis pourfendue en espèces sonnantes et trébuchantes
Offrant tout
Même ce que je ne pouvais pas

Qui suis-je pour que tu me veuilles?

Je garderai le silence de mes pensées
Sous des débris de feuilles moites

Envol

Je repars grandes ailes déployées
Rattrapant le temps passé

Déposant dans le nid des peines
Les attentes et les leurres
Les moments ratés

Je suis lasse des vains pleurs
Lasse de mes malheurs
Qu'ai-je donc fait?
Que de temps perdu
En d'inutiles regrets

Je laisse derrière moi
Blessures et heurts
Pour prendre mon envol
Et jouir de la vie
À tire d'aile
Oiselle libre et fière
Angoisses et peurs disparues
Avec le bonheur comme ami
Et comme amante la vie

(Réécriture et actualisation d'un vieux poème d'avril 1980)

 

jeudi 9 janvier 2014

Promiscuité et dérobades

Les portes m'intiment d'entrer ou d'y renoncer. Je me fraie un passage entre les soupirs mous des manteaux et les regards durs de deux hommes effleurés au passage. Le train démarre et d'un pas incertain, j'essaie de trouve un petit bout de poteau où m'agripper. Après avoir retrouvé l'équilibre dans ce jeu de vies tamponneuses, je dérobe un sourire à un tout jeune homme dont la joue s'est écrasée dans la fenêtre du wagon de queue.

Enfin, il y a une petite place pour moi et mes mains trouvent un espace lisse où se poser. Respirer sans trop aspirer le souffle du manque d'espace. Les yeux baissés, j'entrevois le duvet subtil de la lèvre supérieure d'une compagne de poteau. Je souris en salivant. Ses yeux de biche me font oublier les aigreurs de peau et de bouche d'une autre compagne d'infortune qui ne cesse de me labourer les côtes avec ses coudes.

Plus qu'une station et trente minutes avant les sept heures que je passerai dans l'autre prison.

samedi 4 janvier 2014

Ces déchirures

Je t'endeuillerai de mon corps
De ses veines épuisées
Dont le bleu grave
À la surface de ma peau
Les chants secrets
De ma vie
De partitions
En parturitions
Ces déchirures