jeudi 9 janvier 2014

Promiscuité et dérobades

Les portes m'intiment d'entrer ou d'y renoncer. Je me fraie un passage entre les soupirs mous des manteaux et les regards durs de deux hommes effleurés au passage. Le train démarre et d'un pas incertain, j'essaie de trouve un petit bout de poteau où m'agripper. Après avoir retrouvé l'équilibre dans ce jeu de vies tamponneuses, je dérobe un sourire à un tout jeune homme dont la joue s'est écrasée dans la fenêtre du wagon de queue.

Enfin, il y a une petite place pour moi et mes mains trouvent un espace lisse où se poser. Respirer sans trop aspirer le souffle du manque d'espace. Les yeux baissés, j'entrevois le duvet subtil de la lèvre supérieure d'une compagne de poteau. Je souris en salivant. Ses yeux de biche me font oublier les aigreurs de peau et de bouche d'une autre compagne d'infortune qui ne cesse de me labourer les côtes avec ses coudes.

Plus qu'une station et trente minutes avant les sept heures que je passerai dans l'autre prison.

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