dimanche 29 décembre 2013

J'ai dansé

J'ai dansé toute la nuit dans un rêve
Même si je n'y étais pas invitée
Même si c'était chaotique
Même si je n'avais pas compris
Comment et ce qu'il fallait faire
Même si mes mouvements
N'étaient pas beaux ni connus ni gracieux
Même si je me trompais
Même si je ne fittais pas tout à fait
Même s'il m'arrivait de tomber
J'ai dansé sans savoir
Car quand je voulais savoir
Ou comprendre ou écouter
Ou faire ce qui était attendu de moi
Je ne dansais plus

samedi 28 décembre 2013

Entretenir



Il n’y a guère plus de mains pour me tenir
Que des mains avides de m’obtenir
Sans avoir le cœur de me retenir

jeudi 26 décembre 2013

Alice-Marie-Lyne

C'est parce que mon passé me rattrape que je dois aller de l'avant.

Avec peur et sans pudeur

Pendant des décennies, je me suis tue, aspirée par le désir d'être respectable, par une volonté de vouloir entrer dans le moule, espérant atténuer la souffrance et souhaitant juguler le mal-être. J'ai tout été: une chose et son contraire, pressentant le paradoxe, et voulant m'immuniser contre ces contradictions qui me portaient et me déportaient à la fois.

Je n'ai pas choisi d'être en marge - c'est le seul endroit où je suis près de vous quand j'y suis et où je n'ai pas à suivre quelque voie que ce soit. Ce n'est pas que j'y sois bien ou que j'y sois mal. C'est simplement le seul endroit où je suis, envers et contre tout, voire malgré vous.

Je me terre au milieu de vous, le regard à 270 degrés, pour capter la fugacité de vos vies, que je prends au vol.

vendredi 20 décembre 2013

ÉrotiCum

J’empale mon cœur
Sur ce désir que tu m’ordonnes
Laissant toute la latitude
À ta longitude
Pour qu’on se coordonne
Dans des sangles osées

Ta main gauche adroite
À l'effleure de la peau
Tient ma croupe en émoi
Et je pleure sur tes doigts

Allume mon chant d’ellébores
Que je fonde sous ton corps
À en perdre mes mots
De délires
En délices
En bavures

Pillsburyse mes réticences
Avec la clé de l’éphémère tendresse de ta jouissance
Glisse-toi dans le trou de ma serrure

Je veux être ton gâteau
Deep and delicious doré
Et crier en langues étranges
Ton nom que je ne connais pas encore

mardi 17 décembre 2013

jeudi 28 novembre 2013

Fragment d'un poème amoureux

Je me faufile
Dans les interstices
De tes mots tus
Bouche cousue
De liens de vices
Aux doux noeuds subtils
Qui portent aux nues

vendredi 15 novembre 2013

Dhat-Badan


Covert dream
Scapegrace Ophidia
Lurking in the desert
Waiting for words to rush by

The heat draws liquid mirrors
From the sand
Wind wooing a trembling oasis
On the horizon

Sliding thru space
I ride the mirage
To find you smiling
In the blue sunshine

Very near the source

You pick tumbleweeds
Out of a jar
Tiny lust balls
Rippling through fingers of time

So there you are
Opening your heart
And showing
A single silver pearl

And here I am
Uraeus
Coyly coiled
Yet awestruck

Have we met before?
Or was it after?

Will you give a piece of your heart
Or more souls?

Red threads reach out
from your nostrils

Biting my tale
Shedding my skin
I enter your realm
Under the guise
Of the Cuntalini

mardi 22 octobre 2013

Bungee


Tu t’élances dans le vide
Dans la gueule du où
Tu te défiles autour de toi

Le vent t’étreint
D’un orifice à l’autre
Au risque de rendre
Jusqu’au vide de ton âme
Tu fuis de partout

Tes pensées sont navrantes
De banalité
Amère, tu cries des mots
Aussi polis qu’une lame
Au travers de la gorge

Le choc chuchote
Dans ton lobe terrestre
Tu déproses le tout

Rebondissent
Tant de belles images
Qui t’échappent en silence
Et vont émailler
Le poème automatique
Que vomit
Quelqu’un d’autre

De désespoir
Ta culotte se mouille
De larmes inutiles

Ce n’est qu’au bout
Du lien détendu
Que le souffle
Te revient

La grâce tend alors les bras
Elle t’embrouille la vue
Avec ses songes
D’ange heureux.

Vélo


Le gris du sol accourt
À ma rencontre
L’accotement m’est fêlure
Le sol racle la peau
Les herbes giflent
Tendrement mes joues

Mes illusions s’évanouissent
En même temps
Que ma voix
Que mes yeux
Que mon oui

La nuit s’effondre
Dans un bruit de pierres

Mes longs cheveux
Peignent sans fin
Mes joues lacérées
D’où l’encre sourd à flot

Il y a ce gouffre
Dans ma bouche
Qui expose l’os
De la mandibule

La nuit tombe
Dans un bruit de sang

Réapparait
Le sourire du ciel
Et les étoiles moqueuses
Raillent ma déconvenue

Depuis quand la nuit
Veille-t-elle
Mon corps meurtri?

Baisés d’herbes humides
Mes reins
Rompus de fatigue
Se coulent
Dans le fossé

Je gis

Résister
Au
Désir
De
Tester
La
Vie
En
Bougeant
Un
Tant
Soit
Peu

Car
Douleur
Sera
Douce
Rançon
De tout
Mouvement

Suis là
Serai là
Enlacée
Fin seule
Tombée
Tombe
Dans
Linceul
De rosée

Et l’aube
D’éclairer
Les rayons
Dérisoires
De ma roue
Voilée