mardi 22 octobre 2013

Vélo


Le gris du sol accourt
À ma rencontre
L’accotement m’est fêlure
Le sol racle la peau
Les herbes giflent
Tendrement mes joues

Mes illusions s’évanouissent
En même temps
Que ma voix
Que mes yeux
Que mon oui

La nuit s’effondre
Dans un bruit de pierres

Mes longs cheveux
Peignent sans fin
Mes joues lacérées
D’où l’encre sourd à flot

Il y a ce gouffre
Dans ma bouche
Qui expose l’os
De la mandibule

La nuit tombe
Dans un bruit de sang

Réapparait
Le sourire du ciel
Et les étoiles moqueuses
Raillent ma déconvenue

Depuis quand la nuit
Veille-t-elle
Mon corps meurtri?

Baisés d’herbes humides
Mes reins
Rompus de fatigue
Se coulent
Dans le fossé

Je gis

Résister
Au
Désir
De
Tester
La
Vie
En
Bougeant
Un
Tant
Soit
Peu

Car
Douleur
Sera
Douce
Rançon
De tout
Mouvement

Suis là
Serai là
Enlacée
Fin seule
Tombée
Tombe
Dans
Linceul
De rosée

Et l’aube
D’éclairer
Les rayons
Dérisoires
De ma roue
Voilée

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