dimanche 22 septembre 2013

Vaincue

Photo: (c) Vladimir Clavijo Teleptnev


Je vais t’honorer
À ton cœur défendant
Et m’inscrirai dans l’inachevé
De tes murmures
En veines de marbre lisse
Sous ta peau poult-de-soie

mercredi 18 septembre 2013

M'émousser



J’ai hâte d’avoir débarrassé mon petit nombril de toutes les petites mousses noires qui l’encombrent…

samedi 14 septembre 2013

Tes yeux d'honneur



Tu es la camera obscura
Où se fixe à l’envers du point de fuite
la lumière des songes
qui jamais ne s’arrêtent

vendredi 13 septembre 2013

Béer



Hier, dans le 24, l'éclat doux de la peau sous son oreille gauche. Piqûre de moustique, plus bas, chemin de la carotide. Me fait dos. T-shirt rouge un peu fané bien tendu sur des épaules fortes, légèrement courbées vers l'avant. Ne veux pas regarder avec autant de surprise. Baisser les yeux, car impulsion de se retourner de sa part. Attendre. Relever la tête doucement. Mâchoire découpée. Glabre... Quoique... Torse ample. Yeux ni jeunes ni vieux. Entre deux âges. Entre deux. Bel.

vendredi 6 septembre 2013

Farouche turn-off

Tout à coup, quelques minutes à peine après m'avoir rencontrée, il me dit: "J'aimerais te faire l'amour." Et moi, aussitôt, de rétorquer: "Sache alors que je déteste fourrer." Et lui, de continuer son chemin et moi, le mien. Fin de l'épopée.

jeudi 5 septembre 2013

[kwak]

Quoiqu'il en soit,
Quoiqu'il en soit.
Refus, cul-sec
Couac, cloaque
Guillotine de l'âme
Claque en pleine face
Perdre la tête
Tomber dans le sac

Quoiqu'il en soit,
Quoiqu'il en soit,
Ainsi soit-il.

dimanche 1 septembre 2013

Émilie-Gamelin




Dans ce théâtre sans ombres d'âmes ambulantes,
Un metteur en scène s'approche de ses comédiens
Et glisse quelques roches dans leurs mains impatientes.
Ils s'alignent sur le fil du granit et s’y fixent,
Oiseaux migrateurs du départ en classe tous risques
Vers l'Ouest, vers l'Est, vers le Sud, vers le Nord ou vers Rien.

Certains s’approchent de moi, espérant décrocher
La Lune, le Soleil ou quelques pièces bien sonnées.
Ils justifient leur quête et prétendent mériter
Un peu d’argent, un peu de bouffe, voire un café.
Ils disent ne pas dormir ou si peu ou si mal,
C’est bien assez pour réclamer leur saint Graal.
Ils n’ont que faire des regards et des mots bancals.
C’est le blé qui importe plus que l’assiette tendue
Pour cette faim qui les ronge, mais qu’ils n’ont presque plus
Sauf pour des bouquets de brocolis sur le sol
Qu’ils ramassent avec toute l’arrogance d’une honte folle

Leurs glaviots, leurs mépris, ce reflet qu’ils garrochent,
Réveillent un souvenir sourd que plus rien n’oblitère
Celui où je recueille sur le sol des vieux butchs
Pour rouler des cigarettes molles et au goût rance
Nicotine composite de salives étrangères
Haleines plurielles d’inconnus rencontrés
Au hasard d'un french kiss infect et trop mouillé

Oui, j’ai tremblé comme une feuille dans l’intime errance
De la misère et de la gale aux doigts jaunis
Et me voilà qui revient ici aujourd’hui
Bien parée, déparée dans mes loques relookées,
À me la jouer artiste clocharde dans mes hardes.

Souriante saltimbanque détraquée, embarquée,
Parmi ces pauvres hères aux rictus effarés
Qui promènent leurs manteaux et leurs âmes d’échardes
Sur une place désertée d’où pourtant ils s’évadent
Chevauchant les lignes blanches incertaines de l’oubli
Et tendant leurs gamelles que plus rien ne remplit.