jeudi 29 novembre 2012

lundi 19 novembre 2012

Fientes d'anges

Fréquenter des pigeons ne m'apporte aucun réconfort, ni même un espace de réflexion, encore moins un perchoir accueillant.

Rester sans repos ni répit.

Renoncer à ces dons que je n'ai pas, mais qui sont autant d'hameçons que les fourbisseurs de réponses me lancent.

Il m'arrive de vibrer aux sons de la flûte experte d'un charmeur de l'âme. Surtout s'il attise mon désir d'absolu et mon délire de gloire.

Bel oiseau colporteur et spirituel, il me tyrannise jusque dans ce que mon corps cache à mon coeur.

Je ne me résigne pas à assujettir mon esprit et ma sensibilité à des croyances ou à des dogmes. Alors, je ferme les yeux quelques instants, puis retrouve l'essentiel : la réalité, si belle et si plate à la fois!

samedi 10 novembre 2012

Fragments d'un rêve islandais

Au loin, les vagues abattent leurs crinières sur les os sombres de la côte.

Les herbes, harnachées par le vent, s'inclinent devant le sol couvert de plaies débridées que pansent les lichens et les mousses.

Dans les ombres fuyantes du brouillard, je suis le fil d'une faille avant d'aller gésir au pied des sentinelles de pierre.

mardi 6 novembre 2012

Désert

Peut-être aurait-il mieux valu
Maintenir la promesse
Ne rien vérifier
Ne pas entamer la chair
Cultiver les vaines attentes
S'offrir la soif

C'est ma faute
Je me suis précipitée
À vide
Sur les plaines de ta peau

S'enfilaient les dunes

Ma neige s'est mêlée à ton sable
Je me suis tue
Tu t'es tu
Nous sommes morts
Lorsque le mirage s'est défait
Dans le silence de la nuit

Quel était ce long vide
Pourtant doux
Des étoiles lointaines
Dont nous avons mordu
La poussière?

Le souvenir
De la douceur de ta peau
Ne peut effacer
Ton absence de soupirs

J'ai bien soulevé quelques pierres
Touillé les fluides à l'épuisette
Mais je n'ai recueilli
Que des lambeaux de gêne
Et quelques fragments de sourires

C'est ainsi que je t'aurai aimé
Sans rien demander
Ou si peu :
Des perles de sang
Percolées par le rasoir
De mes larmes

Soit, c'est ainsi que, seule,
Je t'aurai aimé