Cathy Strokowsky souffle le verre, elle le façonne. C'est ma voisine d'en face. Je la vois plus souvent depuis que Lucy, sa petite chienne, est entrée dans sa vie. J'aime ses pièces creuses et lisses aux rebords dentelés.
Cathy aime rire, elle aime la chaleur ronde du verre en fusion, le sifflement du chalumeau, la liberté des pigments qu'elle appose à sa paraison, le glory hole du four du verrier. Ses bras sont parsemés de cicatrices de petites brûlures. Lorsqu'elle souffle le verre, elle doit contrer les effets de la gravité, rester en mouvement et faire preuve d'une force tranquille.
Bien qu'elle sache souvent quelle forme prendra sa création, il entre une part de hasard dans son travail. Parfois, ça fait de la merde : elle la récupère en refondant un peu ce qui peut l'être ou en façonnant des bijoux... D'autres fois, la magie se glisse dans la fusion et délivre ce qu'elle croyait avoir raté.
Cathy dreams : ses rêves et ses pensées se transforment en une matière capricieuse qu'elle shape et qui lui échappe en même temps. Souvent, le verre livre davantage que ce dont elle avait rêvé. Elle est la maîtresse du feu mouvement, du magma des humains. D'une certaine manière, c'est une vulcaine.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire