Un jour, j'ai décidé de partir. J'étais dans cet endroit depuis tellement d'années. Même chambre, même lit, même chambreuses. J'en étais venue à me confondre avec elles. Comme il n'y avait pas de miroirs dans la chambre, elles étaient devenues mon reflet. Parfois, je m'aventurais d'un pas mal assuré dans le couloir. Juste avant les portes de verre, il y avait une autre chambre. En plus des deux lits, il y avait une espèce de lit cocon, dont j'évitais soigneusement de m'approcher. Ce jour là, j'ai franchi les portes de verre sans problème. Pourtant, je croyais qu'il était impossible de quitter les lieux.
Une fois sortie, je me retrouve au coin du boulevard Deguire et de la rue Philippe. Je me dirige lentement vers la rue Principale. Le ciel a des teintes pastels qui changent au fur et à mesure que je m'approche de la rue Principale. Sur ma droite, là où il y avait le cimetière, des avions de type Concorde atterrissent verticalement. Les rares passants que je croise me regardent d'un drôle d'air. C'est alors que la réalité me frappe de plein fouet: il va falloir vivre, trouver à manger, m'assurer d'avoir un endroit où je serai en sécurité. J'entre dans un petit café-dépanneur. Je me réveille au moment où je m'apprête à demander au gérant si je peux faire le ménage de l'endroit, en échange du gîte et du couvert.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire