Ma Saint-Valentin prend fin,
avec cette rose fauchée, coin Sherbrooke et Saint-Laurent,
après un bref détour à la soirée bénéfice Cabar O Érotique.
Au jeune homme qui m'a demandé de décrire en deux mots seulement
ce qu'est l'érotisme
Je n'ai su que répondre :
Voiler
Dévoiler
Aux performeurs, perforateurs, forcluseurs de tout acabit que j'ai croisés au Cabaret,
merci d'alimenter ma réflexion sur l'art,
sur la performance,
sur l'état d'artiste qui me tire vers lui, vers moi.
***
J'éprouve souvent un profond malaise
quand ce qui est donné à voir, c'est le trop.
Je rentre dans ma coquille, je
cherche à me mettre à l'abri,
je refuse la rencontre
de ce qui, en moi, réactive un
trouble.
Parfois, un solo me semble trop ego.
C'est comme si, n'ayant que lui à
dire et ne cherchant pas l'autre,
son message tombait à plat,
au lieu d'entraîner vertigineusement
dans le gouffre de la rencontre
le performeur et le spectacteur.
Puis le temps passe, quelques bribes
de la performance
persistent et insinuent que ce que
j'éprouve,
c'est la trace douloureuse d'un vide.
Je m'élance alors vers celui-ci, je m'offre
comme "autre", avide d'être touchée.
C'est le signe que je participe à
l’œuvre, que je lui permets de se transcender :
peut-être est-ce vraiment là le début
de l'art?