Je vais essayer de t'aimer encore. Mais comment le pourrais-je? Il faudrait y mettre tant d'efforts... n'est-ce pas ce que j'ai fait toutes ces années? Je me surprends tout de même à espérer des moments magiques comme ceux qui créent des charnières dans nos vies ordinaires...
La seule possibilité que de tels moments puissent encore se produire suffit à me donner le mince espoir qu'il vaut encore la peine de poursuivre cette relation en investissant chaque moment, en puisant dans la banque de sentiments qui s'est remplie le temps d'une vie commune... À moins qu'elle ne se soit vidée?
vendredi 25 novembre 2011
samedi 19 novembre 2011
vendredi 18 novembre 2011
When I was 20
It's
January and it's crunchy snow cold. Hell-N and I have just moved to Montreal in
a small 31/2 on Christophe-Colomb Ave. She is the very best friend I have ever
had, and I find it funny that she's my boyfriend P-Trick's ex-girlfriend. I
work hard, study, take mime classes, cook vegetarian dishes and keep house. Her
mother comes by every week-end to tidy her part of the bedroom, pick up her
dirty laundry and leave clean clothes and lots of food behind. Hell-N is so
beautiful, easy going and free. I often admire her through the bamboo curtain.
She is socially engaged and a communist... I'm ok with that, being a feminist,
but her friends don't understand why I don't embrace their ideological views.
They tease me and say I'm an individualist petite-bourgeoise and put me on
their "brown"-list. I don't give a shit: their parents are all upper
middle-class folks (university teachers, lawyers, surgeons, executives, etc.)
and they all went to private schools. I don't even bother telling them where I
come from and how I manage to survive.
I guess I
catch pneumonia the night I throw all those nice white dishes on the wall after
waking up to hear Hell-N and P-trick fucking right next to my bed. They find my
reaction so... réactionnaire. I throw a coat over my nightdress and don't
bother putting my boots on. I walk Christophe-Colomb from Jean-Talon to Des
Carrières and end up on a porch on Des Érables St. My "Man" still
lives there. Everything looks the way it did some five years ago. I can almost
see his 750 parked in the kitchen for the winter. And all the white stuff he
stashes in the little room. So, what’s next? Decisions, decisions... I turn
around and walk all the way back to the apartment. I stay there until June,
then move in with S-Urge. I haven’t seen Hell-N since and still wonder what
kind of woman she is today.
mercredi 9 novembre 2011
Un trou dans la moustiquaire (début)
J'ai appris très jeune à ne pas exprimer ouvertement ma colère, ayant
compris que cela pouvait entraîner des conséquences terribles. Ma mère a
disparu à la suite d'une de ses très spectaculaires colères. On nous a
dit qu'elle ne reviendrait plus, car elle était morte. Parce que j'étais
une petite fille, les conséquences étaient un peu moins terribles - le
seul endroit où l'on me faisait disparaître, c'était dans ma chambre.
La fenêtre de ma chambre était appuyée sur la cheminée, ce qui assurait une présence constante d'araignées, été comme hiver. Mon père avait la lourde tâche d'apaiser mes cris hystériques en écrasant ces pauvres créatures. La plupart étaient des épeires diadèmes (Araneus diadematus), également connues sous le nom d'araignées à gros cul et à pattes griffues. Elles ne cessaient jamais de croître, atteignant souvent une taille démesurée. Ma fenêtre ne donnait sur nulle part - enfin, ce n'est pas tout à fait juste - disons plutôt que le mur de briques de la maison de notre voisin et les solins de toit endommagés n'avaient rien d'inspirant. J'étais souvent confinée à ma chambre pour cause d'insoumission, d'effronterie ou de désobéissance (aux dires des marâtres qui nous surveillaient mes trois frères et moi jusqu'au retour de mon père). Mon désir de liberté s'alimentait à l'auge de toutes les nuances de la honte et de la rage.
Pendant longtemps, ma chambre a eu des murs "roses" - enfin, pas tout à fait. Si je travaillais pour une grande entreprise de peinture murale, je pourrais donner des noms poétiques à la teinte des murs de ma chambre:
La fenêtre de ma chambre était appuyée sur la cheminée, ce qui assurait une présence constante d'araignées, été comme hiver. Mon père avait la lourde tâche d'apaiser mes cris hystériques en écrasant ces pauvres créatures. La plupart étaient des épeires diadèmes (Araneus diadematus), également connues sous le nom d'araignées à gros cul et à pattes griffues. Elles ne cessaient jamais de croître, atteignant souvent une taille démesurée. Ma fenêtre ne donnait sur nulle part - enfin, ce n'est pas tout à fait juste - disons plutôt que le mur de briques de la maison de notre voisin et les solins de toit endommagés n'avaient rien d'inspirant. J'étais souvent confinée à ma chambre pour cause d'insoumission, d'effronterie ou de désobéissance (aux dires des marâtres qui nous surveillaient mes trois frères et moi jusqu'au retour de mon père). Mon désir de liberté s'alimentait à l'auge de toutes les nuances de la honte et de la rage.
Pendant longtemps, ma chambre a eu des murs "roses" - enfin, pas tout à fait. Si je travaillais pour une grande entreprise de peinture murale, je pourrais donner des noms poétiques à la teinte des murs de ma chambre:
- "mesclun de restes de peinture allongés de carmin" (c'est un peu long)
- "diachylon pimpant"
- "coulis de chair"
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