lundi 20 décembre 2010

Sombre bilan

Should have been
Never was

- Qu'est-ce qu'elle t'a fait ta mère? me demande-t-il
- Vraiment, tu n'as pas idée.

J'ai mis mon manteau et mes bottes, et je suis sortie dans la nuit. Encore. Ce n'est pas la première fois que je sors ainsi, pensant me calmer. Il fait froid dehors. Le bus n'arrive pas. Je marche un peu au hasard. Il y a le 11, au coin de Christophe-Colomb et Rachel, mais je n'ai pas le courage de le prendre et d'arrêter sur le mont Royal - ou plus loin - car j'ai peur de me rendre de l'autre côté. L'avenue du Mont-Royal fera tout aussi bien l'affaire.

Ma mère ne m'a rien fait ou plutôt, elle n'a rien fait. J'ai hérité cela d'elle, le "ne rien faire". Je ne fais rien. À partir de quel moment est-ce que ça arrête? Paradoxalement, il arrive que ça arrête quand ça commence. Mais pour cela, il faut atteindre un point extrême d'immobilité, et attendre ou espérer le tremblement de la rupture. Après, quand se profile une brèche,  il faut trouver le courage de s'y engouffrer: ça s'appelle alors le point de non-retour. Ce point, je l'entrevois souvent, mais je n'arrive pas à m'y engager. À cause du "ne rien faire". C'est ma petite lâcheté à moi.

Me voici donc partie, pour aller où? C'est lorsque je pars en cavale que je m'aperçois que je n'ai nulle part où aller.

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