
Il y a quelques années, j'ai pris une année sabbatique. Difficulté d'être à contrecourant de la vie active, problèmes familiaux, ennuis financiers - tout ça a fait en sorte que je n'ai pas pu rester inactive, ni profiter de ce congé. Il faut dire que cette année avait été prévue pour la rédaction d'un mémoire de maîtrise, qui n'a jamais eu lieu. Après une propédeutique éprouvante, il s'est avéré qu'un de mes fils avait des difficultés scolaires importantes. La question s'est posée: qui a besoin de réussir ses études? J'ai renoncé à mes études pour aider fiston. Est-ce que cela été une bonne décision? Difficile de le dire: ç'a été la croix et la bannière, les cris, les colères, les encouragements, les petites victoires, les défaites. Quoi qu'il en soit, il est rendu au cégep - on se croise les doigts pendant qu'il se les délie sur le clavier, collé sur StarCraft II.
Mais tout ceci est accessoire. Voici qu'après de longues vacances, je dois me préparer à retourner au travail, encore au même endroit, après plus de vingt ans.
Après ma sabbatique, je suis rentrée au boulot. Je me souviens de ce retour au travail. J'ai poireauté une bonne demi-heure dans le couloir, car j'étais incapable d'entrer dans mon bureau. Un état de désespoir proche de la panique, les larmes aux yeux: j'avais échoué, j'avais raté la porte de sortie que devait me donner la maîtrise. Dix ans plus tard, je suis dans la même situation. Mon retour au travail est prévu pour le 30 août, je ne pourrai pas terminer ÉCR, le projet auquel je me suis consacrée avant de partir, le nouveau projet qu'on me destine à mon retour ne m'excite pas, je n'aurai pas des outils pourtant essentiels à mon travail (Antidote, Acrobat Writer, l'accès au Petit Robert en ligne et à d'autres logiciels) à moins que la haute direction ne le juge nécessaire et-pour-un-temps-limité. J'ai le "motton", juste à y penser. D'autant plus que j'ai refusé 4 offres d'emploi, car la différence de salaire était trop grande ou les conditions, vraiment moins intéressantes. Cependant, je sais mieux ce que je veux et il y a des sacrifices que je ne suis pas prête à faire.
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